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Sur la route c’est pénible le vent nous emporte il vient de droite, ça ne va pas être drôle, on va faire 20 kilomètres, c’est dur ! Entre les 2e et 3e pause on traverse le Vardar, la plaine est immense, aucune maison ! la plaine est recouverte d’eau, ce sont des ponts-marais, on passe le village de Teprin (avant le Vardar) je suis bien fatigué.

Enfin on arrive, rien de chaud, 1 boîte de singe pour 3 (comme à 10h) et des haricots rouges à l’huile et au vinaigre, pas la peine, le ravitaillement n’est pas arrivé… c’est gai ! La tente est montée, on est pas trop mal je suis allé chercher de l’herbe sèche dans le champ, il givre… je suis fatigué. Au revoir, je vous embrasse tous très très fort.


9 février 1917 : Kilomètre 48, Yémidji-Vardar. Actuellement nous sommes dans une mosquée c’est là que nous allons cantonner. De la main gauche je tiens la bougie qui m’éclaire. Ce matin nous sommes partis du Km 32 à 11h l’étape n’a pas été trop dure quoique je sois fatigué, il tombe de la neige et fait grand froid, l’étape a été relativement courte, demain paraît-il nous allons faire 24 km ça va être très dur !

Dans la mosquée où je suis il n’y a plus rien que les peintures décoratives de la voûte, leur couleur est belle. J’ai été (comme presque tous) voler du foin, pour nous coucher il fait froid, aussi dans le milieu de la salle on fait du feu, je viens de me chauffer et vais vite y retourner il est 19h½ j’ai bien mangé, j’ai acheté des olives vertes (censuré)