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13 mai :

Nous quittons les 1ères lignes, et prenons position en soutien de 1ère ligne a « Vercore » côte 279.

Pendant combien de temps, pensent-ils nous laisser dans cette galère ?

Nous sommes dans un fortin.

……… et la pluie tombait toujours………

Cette nuit je fais encore patrouille, nous rentrons tremper jusqu’au os.

Ici nous ne faisons qu’un repas par jour, a trois ou quatre heures du matin, on avale tout d’un coup, pendant que c’est encore un peu chaud, viandes, légumes, vin, café et « gniolle » et on reste la journée sans manger. Quel vie !

16 mai :

Nous sommes relevés ce soir a onze heures, nous allons cantonner a cinqs kilométres en arrière coucher sous les toits de tentes, ce qui fait qu’on ne voit pas la différence, si on est au repos ou en 1ère ligne, et puis ce qui est démoralisant c’est que depuis que nous sommes dans ce secteur on ne voit jamais aucune habitation, aucun civil, aucun « bistro », nous vivons comme des loups.