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J’arrive a Belfort, la vie du soldat recommence. Il fait très froid, je couche dans la gare en attendant la correspondance.

Puis je rejoint ma compagnie au cantonnement de Peffterausen[1] (Haûte Alsace), voila donc ma permission terminée, et elle n’a pas était rose. Quel Malheur ! de ne pouvoir voir les siens ! Je suis navré, dégoutée, j’en arrive a souhaiter qu’une balle bien placée, me délivre de cette existence malheureuse, et d’autre part je me raccroche désespérément a la vie, pour ma femme, mon enfant, ma chère maman ! Que de souffrance morale doivent-ils aussi subir sous la botte allemande ?

L’industrie principale de ce pays est l’horlogerie, principalement la montre, tous les habitants travaillaient a cet objet a domicile, j’ai remarqué aussi que ce pays est riche, les habitants paraissent aisés, les maisons sont jolis, propres et surtout bien meublés, pour être juste, disont que les ouvriers ici vivaient heureux.

Nous montons aux tranchées a huits heures du soir, il fait un joli clair de lune.

  1. Comprendre Pfetterhausen