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ne fut pas le dernier a rire, et le plus heureux furent les copains qui purent retourner se coucher tranquillement

5 septembre :

Étant au travail a faire un boyau, une balle m’a contourné le cou, et probablement a bout de souffle ! s’est posé délicatement sur mon épaule. Caresse de la mort ou caprice d’une balle allemande ? Nous quittons ce bon secteur de la Somme, nous allons en Artois, nous allons prendre l’offensive générale. Marchons pour le grand coup de balai, et que nous puissions en finir et retrouver un peu de bonheur, ne faut-il pas espérer ? le bonheur est partout.

Il est dans la famille, auprès du feu qui chante
Dans l’amour dont on vit, dans l’art qui nous enchante
Dans le souvenir triste et doux, de la gaieté
Dans le simple devoir, simplement accepté.

25 septembre :

L’offensive est engagée, nous venons en renfort prés d’Arras, l’attaque nous coûte et échoue, nous redescendons en autobus sur Aix-Noulette, l’attaque a progressé sur Calonne-Lievin, nous traversons des kilométres de boyaux boches, et des cadavres partout et on tue, et on sac, les combats font fureur.