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dans les caves, y compris les muletiers laissons-là les bourricots en « carafes » ! La rafale qui devient bientôt, un petit bombardement, accompagné de tac-tac-tac de fusées éclairantes, et de tout le tintamarre qui s’en suit, dura peut-être une dizaine de minutes ? qui semblait pour nous un « éternum ». Et dans les caves, l’on entendait que récriminations, et c’est bien là ou l’on reconnaît le tempérament Français. « Ça y est, les bourricots vont être bousillés, l’tonneau de pinard va être crever, ils vont s’débiner dans les lignes Boches avec la tambouille, on va encore se mettre la tringle encore 24 heures à claquer du bec ! » etc., etc. Quand les boches arrêtèrent leur distribution, nous voila tout de même reparti, en évitant le moindre bruit, et sans grande conviction d’ailleurs, a l’emplacement des bourricots.