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encore dans la position du travail pour commencer les tranchées, couché sur le ventre, le sac devant, la pelle-bêche a la main, quelque uns avait a peine enlevès une ou deux pelles de terre.

Ah ! ceux qui sont venus et viendront par la suite et qui trouveronts les tranchées toute faites, ne pourront se douter des sacrifiés ; mais ceux qui les ont commencés a cinquante ou soizante mètres de l’ennemi ; ceux là resteronts des brâves ignorés ! Cà et là les larges culottes rouge des zouaves jetés une tristesse infini !…

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Nous avons ainsi occupés des tranchées de premiére ligne et cela huits et dix jours durant, tranchées activement faites, et naturellement pas d’abri, pas moyen de se coucher, d’ailleurs nous n’avions pas le temps, fusillade, toujours sans arrêt, grand mouvement de troupes de part et d’autres, attaques, contre-attaques, tentatives d’attaques ect : enfin un long combat de deux mois comme je le disais plus loin, le plus souvent nous faisions quatre jours, en 1ère ligne, quatre jours en seconde et quatre jours en 3ème et après en réserve au plus près continuellement sous les obus et ne pouvions jamais nous