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L’on se rendra compte, de ce que fut notre misère en Belgique, que dès notre arrivée nous fimes quatorze jours de tranchées sans être relevés, nous n’avions en fait de tranchées que la berge du canal de l’Yser, il faisait froid, et surtout passer les nuits près de l’eau, il fallait le matin, enlever les glaçons après nos vêtements, et la pente de la berge, nous donner une mauvaise position il fallait a chaque instants se cramponner, se recroquevillait pour ne pas glisser dans la boue.

Nous fimes une attaque le douzième jour qui échoua, nous avions soif. Ah ! la soif, terrible souffrance ! nous avons eu soif bien souvent et cela est terrible ; pas d’eau aux environs, il était impossible de résister a la soif et nous buvions alors de l’eau du canal, si on peut appeler cela de l’eau ? de la boue, ou l’on faisaient ses besoins naturels, ou l’on rejetait les restants de nourriture, ou il y avait des cadavres en putréfaction et malgré tout, nous buvions de cette eau nauséabonde, enfin, nos zouaves avaient progressé et fait des éléments de tranchées en avant ; il en est restaient malheureusement beaucoup couché pour toujours