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Article de presse découpé

Continuation de nos succès
dans la région de Perthes

Sur le front qui s’étend entre Souain et Beauséjour, notre infanterie, dans les journées des 16 et 17, a obtenu des résultats qui consolident et qui confirment ceux qu’elle avait déjà enregistrés dans les semaines précédentes.

On se souvient qu’en décembre, nous avions réussi à porter notre ligne à plus de deux kilomètres au nord de celle que nous occupions précédemment. Par une douzaine d’attaques, nous nous étions notamment rendus maîtres de la cote 200, position fortifiée importante que les Allemands avaient organisée aux environs de Perthes et contre laquelle se sont brisés, depuis lors, tous les efforts de leurs contre-attaques.

Dans la journée du 16 février, nous avons entamé dans cette même région une nouvelle action brillamment préparée par notre artillerie. Le moral de nos fantassins a été heureusement impressionné par le tir continu et violent de nos batteries de campagne et de nos batteries lourdes qui, pendant la première partie de la journée, n’a provoqué de la part de l’ennemi qu’une riposte assez molle. Notre infanterie en a tiré la conclusion que les Allemands, dans cette région, ont moins de munitions à dépenser que nous.

Notre action au nord de Beauséjour, au nord de Mesnil et au nord-est et au nord-ouest de Perthes, nous a rendus maîtres de trois kilomètres de tranchées allemandes ; c’est-à-dire de la première ligne installée sur les crêts. Quatre cents prisonniers environ sont tombés entre nos mains parmi lesquels de nombreux officiers.

Le 17, nos troupes, pleines d’entrain et d’ardeur, encouragées par leur succès de la veille, réconfortées comme la veille par le feu puissant de notre artillerie, se sont, sur différents points, rendues maîtresses de la deuxième ligne allemande, notamment sur un front de 800 mètres, à la gauche de la ligne d’attaque.

La journée nous a permis de cueillir encore quelques centaines de prisonniers. Les officiers et les hommes que nous avons capturés appartiennent à cinq corps d’armée différents, deux actifs et trois de réserve.

Nous avons également enlevé à l’ennemi plusieurs de ses lances-bombes, les uns de grand modèle, les autres de petit modèle.

Nos attaques d’infanterie, en liaison étroite avec l’artillerie, ont été menées vivement, malgré l’inclémence du temps.

L’état physique et moral de nos troupes est excellent à tous égards.


Brillants succès de notre infanterie
dans l’Argonne
Fin de l’article de presse découpé