Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome IV.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mlle Herminie.

Je ne me porte pas bien, & voilà tout.

Le Vicomte.

Que l’on seroit heureux d’être aimé de vous !

Mlle Herminie.

Vous le croyez, parce que vous ne me connoissez pas.

Le Vicomte.

Je sais trop tout ce que vous valez, pour avoir d’autres desirs ; & si vous le vouliez, je vous devrois le bonheur de ma vie.

Mlle Herminie.

Non, Monsieur : il n’est pas toujours en notre pouvoir de rendre les hommes aussi heureux que nous le desirerions, & c’est-là ce qui m’a fait changer de genre de vie depuis trois ans.

Le Vicomte.

C’est qu’on n’avoit pas de vous, sûrement, l’opinion que l’on en doit avoir ; celle que vous méritez enfin.

Mlle Herminie.

Eh, qu’importe que je la mérite, si je ne puis le persuader ! un goût, une fantaisie peut