Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome IV.djvu/367

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mde d’Erson.

Mais, Monsieur, une galanterie d’un Amant : on juge toujours bien quel en est l’objet, le but, & il n’y a que trop de quoi voir que la pudeur doit s’en alarmer ; l’amour est toujours suivi des desirs, & Monsieur, vous savez ce que c’est que les désirs ? en vérité, je ne saurois m’empêcher de rougir en prononçant ce mot-là.

Le Noir.

Ah ! Madame, il ne faut pas vous contraindre avec moi ; c’est une plainte que vous faites.

Mde d’Erson.

Oui, Monsieur, & bien vive assurément !

Le Noir.

Et qui soupçonnez-vous, Madame, de cet outrage fait à votre vertu ?

Mde d’Erson.

Ah ! Monsieur, un homme qui est amoureux de moi, depuis mon enfance, depuis près de trente ans.

Le Noir.

Cette constance-là mériteroit bien d’être récompensée.