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que vous verrez mieux qu’un autre, quelle différence il y a de Cécile à toutes les Femmes.

Pierre Honorin.

Vous ne pourrez jamais m’en dire autant de bien que j’en pense. Je ne vous parlerai point de son cœur, de son ame, ils vous sont mieux connus qu’à moi ; mais son esprit me paroît très-cultivé.

André.

La lecture des bons livres a étendu ses idées, ils ont achevé de développer le germe de toutes les vertus qui sont en elle, & dont la pratique lui est si facile. Si vous saviez tout ce que je lui dois, quel a été son courage ! combien elle a perfectionné mon ame ! elle a surmonté tous les obstacles qui s’opposoient à notre union.

Pierre Honorin.

Quels obstacles donc ?

André, à part.

Qu’ai-je dit ? À Pierre Honorin. Maïs ceux qu’on trouve quelquefois, en voulant épouser une Fille qu’on aime. À part. Quand on est plein de sa tendresse, comme, avec un ami sensible, on est prêt d’être indiscret !