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L’Abbé Réda.

Un enfant ?

Le Vicomte de Grandcour.

Un enfant, Monsieur Réda, un enfant ! il est mon petit-fils, il n’y a point d’enfance pour les Héros. Écoutez l’Abbé, j’ai combattu dès l’âge de dix ans.

L’Abbé Réda.

Vous ?

Le Vicomte de Grandcour.

Oui, moi, & l’amour & la gloire ont occupé tous les instans de ma vie. Depuis la paix un malheureux amour m’a fait retirer dans mon Château de Grandcour.

L’Abbé Réda.

Vous êtes amoureux, Monsieur le Vicomte. Vous plaisantez.

Le Vicomte de Grandcour.

On ne plaisante point avec l’amour, & si l’amour avoit causé la fuite de mon petit-fils, je la lui pardonnerois encore.

L’Abbé Réda.

Quoi ! vous voudriez qu’à son âge une funeste passion…