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Scène VII.

LA MARQUISE.

Hélas ! son ridicule amour m’afflige, comme si le mien pour toi, cher Comte, devoit avoir le même sort ; non, non, je ne puis le croire, tes yeux, à chaque instant, me disent le contraire, & j’ai tort, sans doute, de craindre de n’être pas aimée de toi. Le voici, mon ame s’élance vers lui, & il semble n’approcher qu’en hésitant, m’abuserois-je ? Mais non, la timidité & le respect accompagnent toujours le véritable amour.


Scène VIII.

LA MARQUISE, LE COMTE.
Le Comte, en hésitant.

La voilà seule ; pourquoi ne profiterois-je pas d’un instant si favorable, pour savoir enfin mon sort. Je tremble pour la premiere fois de faire un tendre aveu.