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ARLEQUIN.

Tu m’attendois, & moi aussi je t’attendois ; mais quand j’ai vu que tu ne venois pas, j’ai dit comme cela : il faut que j’aille ; parce que c’est moi qui suis l’amoureux, parce que c’est à un amoureux à aller trouver sa maîtresse, mais il faut qu’elle lui parle quand il vient ; qu’elle lui dise, par exemple…

CAMILLE.

Laisse-moi donc dire.

ARLEQUIN.

Ah ; oui, c’est juste, il faut que l’amoureux il se taise ; mais c’est que la joie, vois-tu… la ravissement…

CAMILLE.

Hé bien, tu n’auras bientôt plus de joie.

ARLEQUIN.

Comment donc ?

CAMILLE.

C’est qu’il nous arrive un malheur affreux.

ARLEQUIN.

Et quoi ?

CAMILLE.

Parle donc à présent, parle, parle, parle.

ARLEQUIN.

Je n’en ai plus la force ; ma langue elle est embarrassée dans les larmes qui ne peuvent pas passer avec.