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mais ce n’est pas de cela que j’ai à vous parler ; je veux vous faire un plaisir. J’ai vu Mademoiselle votre fille ; elle est bien grandie depuis dix ans.
M. DE COURVILLERS.
C’étoit l’âge de croître.
M. DE LA SAUSSAYE.
Et à présent c’est l’âge de la marier, & voilà ce que je veux vous dire.
M. DE COURVILLERS.
Aussi j’y pense.
M. DE LA SAUSSAYE.
Oui, mais vous ne pensez sûrement pas à l’homme que j’ai à vous proposer.
M. DE COURVILLERS.
Je crois avoir fait un bon choix.
M. DE LA SAUSSAYE.
Tenez, vous n’en pouvez pas en faire un meilleur que le mien ; je sais qu’il faut à des gens riches quelqu’un qui le soit ; il faut assûrer toujours une fortune qui ne puisse qu’augmenter en établissant les enfans, parce que sans cela le bien se divise en plusieurs branches, & puis tous vos héritiers ne sont plus que des gueux.