Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 6.djvu/285

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. DE COURVILLERS.

Nous n’éprouverons ici, ni l’orgueil, ni l’importance, ni les dédains de ces gens si contraires au bonheur de ceux qui les connoissent, & nous y jouirons de la douceur qu’on trouve avec les ames sensibles.

Mad. DE COURVILLERS.

Je me rappelle à présent cette pitié insultante de ces femmes de qualité ; votre malheur que j’ignorois, rendoit leurs visites froides, rares & courtes, je n’en connoissois pas le principe. Elles imaginoient, sans doute, que dénuée de richesses, ma maison ne seroit plus digne d’elles, & qu’elles n’y pourroient plus venir souper avec leur société. Si c’est-là ce que vous & moi, nous perdons, en cessant de vivre à Paris, jugez quels doivent être nos regrets.

M. DE COURVILLERS.

Profitons du coup de lumiere que l’apparence du malheur a porté dans notre ame. Nous sommes assez heureux pour avoir une fille digne de tous nos soins ; établissons-la de maniere à ne nous en séparer jamais ; elle n’a pas