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M. BONTOUR.

Je lui répétois trois ou quatre fois, Monsieur tenez-vous cela, tenez-vous cela, tenez-vous cela ? Il me répondoit impatiemment, oui, Monsieur, je tiens tout, sans savoir ce que j’avois mis. Quand il gagnoit, je prenois mes louis, & je ne lui en jettois que la moitié.

M. DE LA GRIFFE.

Ah oui, c’est fort bien.

M. BONTOUR.

Et quand je gagnois en étalant mon argent je le doublois.

M. DE LA GRIFFE.

Diable ! Tu dois avoir gagné beaucoup.

M. BONTOUR.

Non, j’ai été malheureux, & puis ce diable de Chevalier Sapin m’observoit ; & toutes les fois que j’ai gagné, il m’a toujours dit tout haut, Monsieur je vous ai donné un louis, quelquefois deux ; si bien que je l’ai menacé de ne plus jouer, s’il vouloit deux louis.

M. DE LA GRIFFE.

Il y a des gens bien heureux ! sans rien