Ton bonheur, l’amour réel ; c’est l’amour-propre, rien ne peut l’anéantir ; mais il est avide. Cherche à plaire à toutes, & tu plairas davantage à celle que tu aimes. Je veux même qu’on te croie infidèle, pour te rendre heureux.
Tu crois que je consentirois ?…
Ta languissante Comtesse en sera plus vive, plus charmante ; elle feindra de vouloir se venger, tu riras de ses projets : que de moyens délicieux ! mais jamais d’explication réelle, toujours une sorte d’incertitude, du persifflage, point de raisonnemens suivis, d’assurances pesantes d’un éternel amour ; un continuel badinage, & voilà l’homme qui doit être aimé tout le temps qu’il aimera. Si, à la première inquiétude, tu dévoiles le motif de ta conduire, tu seras perdu & sans espoir d’un sincere retour ; elle cherchera à se venger, se vengera, & tu seras puni, non-seulement d’avoir eu le projet de changer de conduite, mais d’avoir eu l’imprudence de l’avouer.