Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 3.djvu/324

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avez pu vous hasarder au milieu des embarras, du tumulte… Vous, heurtée, sans égards, froissée par la foule… dédaignée par ces ames méprisables qui ne se sont enrichies qu’à force de bassesses : la vertu rampe quand le vice triomphe, & c’est à moi que vos devez cette humiliation !

PAULINE.

Ah ! que vous augmentez ma peine, en voulant vous rendre seul coupable de nos maux ! & sans moi, les auriez-vous éprouvés ? Au nom de notre amour, cessez…

M. DE S. FIRMIN.

Eh bien ! chère Pauline, je vous obéirai ; vous triompherez toujours de moi. Mais dites, je vous prie, qu’est-ce qui a pu vous déterminer à sortir ?

PAULINE.

Le desir d’adoucir tes maux ; mais, S. Firmin, il n’y a plus d’amitié sur la terre ! ses sermens n’ont plus rien de sacré ! Conservons précieusement cet amour qui nous reste.

M. DE S. FIRMIN.

Et c’est cet amour qui te perd !