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c’est avec ma dot que tu as été reçu. Mais qu’est-ce que tu sais faire ?

M. BROSSART.

Tout ce qu’on me demande.

Mad. BROSSART.

Oui, tu n’as pas toujours des disputes avec les gens pour qui tu travailles ?

M. BROSSART.

Parce qu’ils changent d’avis ; est-ce ma faute à moi ? Les plus habiles gens sont exposés à cela.

Mad. BROSSART.

Mais, du moins, ils ont de l’ouvrage, & toi tu n’en as pas ; je suis bien malheureuse de t’avoir épousé.

M. BROSSART.

Sais-tu que c’est bien de l’honneur que je t’ai fait ; sans moi, tu n’aurois jamais été la femme d’un homme d’épée.

Mad. BROSSART.

Ah ! oui, voilà un bel homme ! où est le profit ?

M. BROSSART.

Ne t’embarrasse pas, j’aurai bientôt de l’ouvrage.