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M. D’ORSANT.
Elle est bien jeune pour vous.
M. DE BOURVAL.
Je le sais ; mais ce n’est pas là ce qui me retient.
M. D’ORSANT.
Quoi donc ?
M. DE BOURVAL.
Je crains qu’elle ne soit insensible ; à son âge on n’est pas aussi formé qu’elle l’est, sans avoir plus de vivacité ; enfin je veux la tirer de l’espèce d’indifférence où je la vois.
M. D’ORSANT.
Et, comment ?
M. DE BOURVAL.
Je veux émouvoir son cœur, y faire éclore l’amour, & profiter de ses premiers mouvemens, pour la déterminer en ma faveur. Si j’étois plus jeune, je n’aurois pas recours à ces moyens ; mais puisque tout ce que vous voyez ici, vous a charmé, il me semble qu’elle doit y perdre son insensibilité, & que dans ce trouble, voyant ce que j’ai fait pour elle, sa reconnoissance favorisera le desir que j’ai de l’épouser.