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GRAND-PIERRE.

Pourquoi donc ?

M. RAIMOND.

C’est qu’à peine m’a-t-elle vue, qu’elle s’est retirée tout de suite.

GRAND-PIERRE.

Elle a peut-être cru voir venir sa mere.

M. RAIMOND.

Non, elle n’y étoit pas ; & voilà ce qui me surprend de plus en plus.

GRAND-PIERRE.

Bon, tout cela ne fait rien. Tenez, voilà sa réponse à la lettre d’hier au soir ; lisez-la, vous verrez de quoi il retourne.

M. RAIMOND.

Hé donne donc. Il lit la lettre.

Je vous remercie bien, Monsieur, de ce que vous m’avez envoyé avec votre lettre ; c’est bien galant à vous ; aussi je ne vois personne qui vous ressemble. J’ai bien du regret de ne pas pouvoir vous parler ; il faut que je fasse comme cela, à cause de ma mere, qui me dit toujours qu’il faut fuir l’amour, parce que tous les hommes sont des trompeurs ; je ne crois pourtant pas que vous en soyez un ; c’est pourquoi…