Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 1.djvu/82

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le MAJOR.

Tenez, placez-vous ici, avec Monsieur la Baron.

M. ROSELIN, tâtant le pouls du Baron.

Qu’est-ce que vous sentez, Monsieur ?

Le BARON.

Je sente fort la tabac de fumée.

M. ROSELIN.

Cela vient d’un grand feu dans les entrailles ; & crachez-vous ?

Le BARON.

Monsieur la Docteur, toute le jour je ne fais pas autrement ; & plus je crache, plus je suis altéré.

Le MAJOR.

C’est-il pon cela, Monsieur la Docteur ?

M. ROSELIN.

Un moment : plus je pense & plus je vous trouve heureux, Monsieur ; votre maladie est une chose rare ! admirable ! surprenante ! c’est un bonheur pour moi de vous avoir vu !

Le MAJOR.

Un bonheur, Monsieur la Docteur ?

M. ROSELIN, avec joie.

Oui, un bonheur ! votre maladie est la pituite vitrée des anciens, que nous avions perdu