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COMTOIS, criant.

Monsieur ?

LA BRIE.

Oui, oui ; vois comme il remue, il n’en ronfle que plus fort.

COMTOIS.

Quel diable d’homme ! coupe le poulet ; en cas qu’il se réveille, ce sera toujours autant de fait.

LA BRIE.

Oui, & il sera plus froid, je ne m’y joue pas.

COMTOIS.

Hé bien, je m’en vais le couper, moi. Il coupe une cuisse. Tiens, vois comme cela sent bon.

LA BRIE.

Je n’ai pas besoin de sentir pour avoir encore plus de faim.

COMTOIS.

Ma foi, j’ai envie de manger cette cuisse-là. Monsieur Frémont lui a ordonné de ne manger qu’une aile, il n’y prendra peut-être pas garde. Il mange la cuisse. Ma foi, elle est bonne. Je m’en vais boire un coup. Donne-moi un verre. Il se verse à boire, & boit.

LA BRIE.

Et s’il se réveille ?