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M. MERIGON.

C’est que je serois bien aise que Monsieur Morandal, qui passe sa vie avec des gens de condition, l’entendît chanter. Vous verriez comme c’est une belle voix ; il fait toujours trembler toutes les vitres de la maison, quand il chante.

Mad. MERIGON.

Ah, c’est vrai, mon chou a raison ; il faut se boucher les oreilles pour l’entendre.

M. GOURSAIN.

Ah, oui ; c’est le plus beau creux du monde ! n’est-ce pas comme cela qu’il faut dire ?

M. RENARD.

Oui ; mais pas devant des Dames, il ne faut pas parler de corde dans la maison d’un pendu. Il rit. Ah ah, ah, ah.

M. MORANDAL.

Celui-là est un peu fort de caffé, Mesdames, qu’en dites-vous ?

Mad. GOURSAIN.

Allons, allons nous-en. Madame Mérigon, je vous conseille de vous trousser un peu ; car dans ces temps humides-là, on abîme ici toutes ses robes.