Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 1.djvu/178

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais plus heureux encor, si formant chaque pas,
Elle les dirigeoit pour venir dans mes bras :
En partageant mon Trône & ma toute-puissance,
Vous verriez votre Roi, sous votre obéissance
N’avoir plus de desirs, ne former plus de vœux,
Que de voir de vos jours, tous les instans heureux.

ALMÉNORADE.

Ô Dieux ! qui, moi, Seigneur ? Je n’y dois point prétendre ;
Vous savez de mon cœur, que l’amour le plus tendre
Ne pourra s’effacer ; vous connoissez mes vœux,
Songez que vous avez approuvé ces beaux feux…

Le SULTAN.

Quoi, vous me résistez ! vous méprisez ma flamme !
Ah, si je m’en croyois !… Je ne dis rien, Madame ;
Mais le Prince Orcanor, que vous allez revoir,
Ne doit plus près de vous, avoir aucun espoir.
Adieu.