Page:Carmontelle - Les Femmes, tome I.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
81
CHAPITRE XI.

est le seul ici qui ose regarder en face ; mais heureusement il ne revient que demain au soir, et nous partirons tout de suite après le dîner. Nous allons assister au Salve, demain matin nous verrons la maison, nous dînerons au réfectoire, et voilà tout ce que nous désirons ; en verriez-vous davantage ? Non sûrement, lui répondis-je, et je partirai en même temps que vous, Madame. Si vous voulez, poursuivit-elle, je vous donnerai une place dans ma voiture, cela fera que nous étendrons davantage notre connaissance. Je lui protestai que j’en serais charmé, que c’était un vrai bonheur pour moi de l’avoir rencontrée dans ce lieu, qu’elle changeait absolument toutes mes idées, et que je ne me souciais plus de voir l’abbé, que j’avais demandé en arrivant. Pourquoi faire, dit la princesse ? Je rougis jusqu’au blanc des yeux ; elle sourit, et dit : Je devine. Quoi