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LES FEMMES.

mes qui avaient le meilleur air du monde ; un d’eux était de la figure la plus aimable, il avait dans toutes ses manières un charme qui m’entraînait et qui m’attachait à chaque instant de plus en plus. Les deux autres s’en aperçurent, et me dirent : Je crois que vous nous devinez, et vous avez l’air trop honnête pour que nous vous fassions un plus long mystère du désir que madame la princesse Kleinhausen a eu de voir un lieu si renommé par la cruelle histoire de l’abbé de Rancé et de madame de Mont-Bason. Pendant qu’on me parlait, je regardais la princesse qui souriait agréablement, et qui avait dans les yeux un charme qui me parut bien plus séduisant que celui de madame de Jéromi. La princesse ajouta : Vous savez mon secret, j’espère que vous n’en abuserez pas et que vous m’aiderez à contenter ma curiosité ; nous craignons l’abbé, qui