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LES FEMMES.

coup valoir en enlevant à un homme le cœur de sa femme ? c’est pourtant ce que vous croyez pouvoir faire. Nul homme n’est assez vertueux pour mépriser la femme dont il a cru triompher.

— Vous avez des principes un peu sévères.

— J’ai ceux que l’on doit avoir ; mais si je ne les suis pas, je suis loin de blâmer un sexe trop faible pour suivre des lois peut-être trop exigeantes que nous avons faites et que nous nous faisons gloire de leur faire transgresser.

— Je vous promets de ne plus m’exposer à de si cruels tourmens.

— Vous aurez tort.

— Quoi ! vous voulez que je redevienne la proie…

— De l’ennui.

— De l’ennui !

— Vous ne sauriez en douter un instant.