Page:Carmontelle - Les Femmes, tome I.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
55
CHAPITRE VIII.

— Oui, quand il est question d’un attachement raisonnable ; mais quand c’est pour rendre service à un ami, il faut passer sur bien des choses.

— Je ne suis point obligé de me sacrifier pour le chevalier ; c’est pour moi que je veux aimer.

— Je crois toujours qu’il vaut mieux s’exposer à souffrir un peu qu’à languir dans l’indépendance.

— Comment, à souffrir ! vous croiriez qu’avec madame de Gontal…

— Vous essuieriez quelques caprices.

— Elle a pourtant l’air assez doux.

— Un air doux n’empêche pas qu’elle n’ait une volonté très-décisive ; que ses chaînes ne soient très-fortes, et qu’il ne soit très-difficile de les rompre.

— Mais quand on est aimé, loin de penser à les rompre, on ne cherche qu’à les serrer davantage.

— Et croyez-vous que vous serez aimé de madame de Gontal ?