— Elle était gaie à son piano, dont elle joue supérieurement. Je me suis avisé de lui demander de qui était la pièce qu’elle jouait ; j’étais debout auprès d’elle ; en me répondant elle a levé les yeux en haut pour me regarder ; je n’ai jamais vu un regard si tendre.
— Et quelle est donc cette divinité ?
— Madame de Fontaine ; la connaissez-vous ?
— J’en ai entendu beaucoup parler à propos de son goût pour la musique, et de la supériorité de ses talens.
— Je vous le dis, il n’y a rien de pareil à cette femme-là.
— Et savez-vous la musique, vous ?
— On me l’a montrée pendant dix ans, sans que j’en aie jamais pu déchifrer une note.
— Ses talens vous ennuieront.
— Point du tout ; ne savez-vous pas que les vrais talens embellissent toujours les femmes qui les possèdent ?