place j’aurais été comme vous ; les gens trop gais m’attristent quelquefois.
— Je n’ai été triste que parce que j’ai prévu que je ne réussirais pas auprès d’elle.
— Comment avez-vous prévu cela ?
— C’est qu’après m’être déclaré, je ne l’en ai vue que plus gaie.
— Vous avez raison ; votre triomphe eût été certain, si par degrés vous eussiez pu voir diminuer sa gaieté.
— Au lieu de craindre mon amour, elle paraissait l’applaudir et ne pas s’en occuper. Quand elle ne me voyait pas, je lui manquais comme un meuble et jamais autrement. J’en parlai à ma sœur pour savoir ce qu’elle en pensait.
— Eh bien ?
— Voilà ce qu’elle me répondit : Je ne suis pas surprise que vous la trouviez comme cela ; par caractère elle ne hait pas les hommes, et sans être coquette, leur commerce lui fait plai-