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CHAPITRE IV.

— Mille petits robins qui l’entourent sans cesse, plus ridicules les uns que les autres, sans aucun ton, ni bon goût, et par qui elle se laisse flagorner en leur disant qu’elle ne peut pas les souffrir. Alors ils la trouvent charmante, divine, délicieuse ; ils frappent du pied, éclatent de rire, se jettent sur ses mains et les dévorent. Ils ne soupirent pas auprès d’elle, mais ils semblent la respirer ; il est vrai qu’elle est toujours parfumée comme une comédienne.

— Et elle est flattée de leurs hommages ?

— Elle les considère comme autant d’esclaves attachés à son char. Il faut la voir sur l’escalier de l’Opéra, où ils font foule autour d’elle. Sa voiture passe et repasse plusieurs fois avant qu’elle songe à sortir du spectacle.

— Et elle n’en distingue aucun particulièrement.

— Pardonnez-moi, les maîtres des