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CHAPITRE III.

— Je ne comprends pas cela ?

— Madame de Brécil n’avait pas été élevée au couvent où se prennent les idées romanesques. Une tante très-sensée et très-aimable l’avait prise chez elle, et s’était essentiellement occupée de son éducation ; elle avait, aux talens nécessaires, joint ceux de pur agrément, et elle lui avait fait envisager le bonheur dans le mariage ; mais en remplissant exactement tous ses devoirs, qu’elle lui avait rendu faciles, en lui faisant épouser un homme essentiel, aimable et de bonnes mœurs, enfin elle lui avait fait autant aimer la vertu qu’elle lui avait préparé de crainte des remords qui suivent tôt ou tard une faute. Les belles dames disent que c’est une femme qui ne connaîtra jamais le sentiment, et qui n’aura qu’une gaieté bourgeoise.

— Tenez, tout libertin que vous pourriez me croire, je respecte une