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CHAPITRE II.

— C’est son histoire que je viens de vous conter.

— Elle serait donc sensible ?

— Elle avait pris au couvent le goût de la tendresse ; elle n’a point trouvé avec son mari de quoi la dédommager de ce qu’elle avait perdu en se mariant. Un homme aimable s’est présenté, a été écouté ; mais il s’est trouvé aussi peu délicat que son mari, et le dégoût les a séparés.

— Sans regrets de sa part, puisqu’elle ne paraît pas triste.

— Je crois qu’elle a fait bien des réflexions, qui lui ont fait prendre pour toujours un parti raisonnable.

— Vous croyez qu’elle ne voudra plus avoir d’amans ?

— Je crois que, persuadée qu’elle n’en trouverait pas qui pût remplir l’idée qu’elle s’est faite d’une véritable passion, elle y a renoncé entièrement.