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CHAPITRE II.

cœur a été rempli d’un autre que de moi ?

— Vous avez sans doute raison ; madame d’Averle, sans savoir même que vous existiez, devait conserver son cœur pour vous.

— Vous plaisantez toujours.

— C’est que votre vivacité me divertit, et que c’est avec le plus grand plaisir que je vous vois délivré de cette léthargie dont le poids vous accablait.

— C’est une obligation que je vous aurai toute ma vie ; je vous prie d’y ajouter les moyens de me procurer le bonheur que, dans ma situation, je puis désirer.

— Si vous voulez une amie absolument neuve, sur laquelle aucun homme n’aura fait encore d’impression, cela sera difficile à trouver, et même en cherchant à vous marier.

— Quoi ! une jeune personne élevée au couvent…