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CHAPITRE XIX.

rantir une ame honnête, et que l’amour qui sait nous tourmenter aussi vivement peut trouver les moyens d’adoucir les maux qu’il a causés.

— En nous rendant infidèles ?

— Que lui importe, pourvu qu’on aime ?

— Et à ma place eussiez-vous écouté l’amour qui me parlait pour madame de Soulers ; car je crois à présent que nous nous aimions sans nous en douter ?

— Oui, vous ; mais elle ?

— Vous croyez qu’elle savait que je l’aimais ?

— Les femmes ne se trompent jamais aux sentimens qu’elles nous inspirent.

— Que je suis coupable vis-à-vis de madame de Ricion !

— Mais aussi pourquoi aller promettre une constance éternelle à une femme qui part pour l’Inde avec son mari, et que vous ne reverrez peut-être jamais ?