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LES FEMMES.

pont où je trouvai deux autres chemins, dont l’un était la continuation du premier, et l’autre du même côté arrivait au pont en côtoyant le ruisseau. Je vis à la jonction de ces deux chemins sur le sable des pas de femme ; je les suivis, et j’aperçus bientôt après, à travers le feuillage, quelque chose de blanc ; je désirais que ce fût madame de Soulers, c’était elle-même. Je ne crus pas devoir troubler sa solitude ; je cherchai pourtant à la voir sans en être aperçu, et je crus l’entendre parler. Je ne pus me refuser de l’écouter. Elle ne disait que des mots entrecoupés de soupirs, et par un silence produit sans doute par des réflexions. Hélas ! disait-elle, j’ai pu imaginer le voir… et comment serait-il possible ?… Lui !… non, ce n’est pas son regard ce ne sont pas ses yeux… ce n’est pas ce feu brillant qui les animait qui pénétrait jusqu’au fond de mon ame… ; mais il y