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LES FEMMES.

— Non, sans doute ; mais il nous a séparés.

— Séparés !

— Oui, madame de Ricion vient de partir avec lui pour l’Inde où il va commander.

— Elle est partie ?

— Hier au soir, toujours résolue à m’aimer jusqu’au dernier soupir, elle prétend que son amour l’empêchera de succomber sous le poids de sa douleur, qu’il la garantira du désespoir.

— Eh bien ! imitez-la.

— Elle dit qu’exempte de tous reproches, elle peut penser à moi librement et être sûre de mon cœur, et elle a bien raison ; où pourrais-je trouver une ame si parfaite, si pure et si tendre ? Dinval, c’est, comme je vous l’ai déjà dit, une divinité !

— Eh bien ! il faut l’adorer ; mais pour cela il faut vivre, et ce sera lui