Page:Carmontelle - Les Femmes, tome I.djvu/193

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
181
CHAPITRE XVIII.

— Je crains bien qu’il n’y ait eu de votre faute dans tout ceci.

— Si vous saviez combien j’ai vu que j’étais aimé !

— Mais les preuves s’en sont-elles suivies ?

— Je vois que vous la confondez avec beaucoup de femmes.

— Comment ! elle ne pense point comme celles avec lesquelles elle vit ?

— Elle en est à cent lieues.

— Et elle vous a persuadé qu’elle vous aimait ?

— Écoutez-moi, et vous jugerez si j’ai dû le croire.

— Ceci me paraît curieux.

— Je vous avouerai qu’après l’aveu qu’elle m’avait fait, je ne croyais pas avoir à combattre une résistance bien longue, et que je cherchais toutes les occasions de l’amener à combler mes désirs ; ils devenaient chaque jour plus vifs en lisant dans ses yeux tout l’excès