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LES FEMMES.

— Pourquoi cela ?

— Vous allez voir. Cette contrariété, au lieu de lui déplaire, me réussit à merveille. Elle me dit en sortant de table : Savez-vous que je n’ai point du tout trouvé mauvais que vous ayez été d’un autre avis que moi ; j’ai même été si contente de votre façon de penser, que j’ai été bien aise de la faire connaître, ainsi que votre heureux caractère ; ces femmes dont nous avons parlé me sont très-indifférentes ; elles ne m’aiment point ; mais je m’en soucie fort peu. Elles font du bruit dans le monde ; on vante leurs charmes, et je suis excédée d’entendre chanter continuellement leurs louanges. Je voudrais qu’on parlât un peu de leurs ames ; mais je sais bien pourquoi on n’en dit rien ; c’est qu’on ne se soucie pas de les connaître ; on effleure tout, et telle femme vaut réellement plus que toutes les autres qu’on ignore. Les réputa-