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LES FEMMES.

que jamais, j’examinai, je me rappelai tout ce qu’elle m’avait dit, j’aurais voulu espérer, mais en vain ; je ne me sentis que tourmenté de divers mouvemens qui se contrariaient sans cesse.

Le soir, j’allai à l’Opéra ; j’y trouvai le comte de Serdal ; il avait au doigt la bague où était le portrait que j’avais vu achever le matin. Il s’aperçut que je la regardais attentivement ; il me dit : Connaissez-vous cela ? — Mais je crois que oui ; c’est madame de Sérival. — Il est vrai, elle me l’a donné aujourd’hui en dînant tête-à-tête avec elle, prétendant me faire le plus grand plaisir, et je vous avoue que je ne m’en souciais pas du tout. — En dînant ? — Oui, c’était pour cela qu’elle m’avait tant tourmenté ce matin, en me parlant à l’oreille devant vous. — Ah ! c’était pour cela ? — Oui vraiment. — Elle est bien montée cette bague. — Oui, pas mal, la voulez-vous ?