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LES FEMMES.

des affaires si intéressantes, et je les ignore ! Comment voulez-vous que je croie à toutes vos protestations ; a-t-on des secrets pour ce qu’on aime ? Je crois que s’il est aisé de le dire, il n’est pas si facile de le prouver. — Mais, Madame… — Non, Monsieur, je n’écoute rien ; je comptais sur vous jusque dans les plus petites choses ; je ne craignais pas de vous détourner ; je croyais que tous les momens que vous passeriez avec moi auraient pour vous un charme tel que vous me l’aviez dit cent fois… — Ah ! vous me feriez l’injure d’en douter ! — Non, Monsieur, je ne veux pas vous faire perdre un temps si précieux. — Madame, disposez de ma vie ; elle est entièrement à vous. Elle sonne. Mes chevaux, dit-elle à un laquais. Ils sont prêts, Madame. Voulez-vous venir avec moi, Monsieur, oui ou non ? — Où, Madame ? — Vous le verrez. Je n’hésitai plus ; je lui donnai la