Page:Carmontelle - Les Femmes, tome I.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
2
LES FEMMES.

capitale, les boulevards, les promenades, les jardins publics, tous les spectacles, et ce n’était jamais que pour en repartir dès l’instant qu’il y était arrivé ; il ne pouvait trouver, nulle part, ce qui n’existait plus pour lui, les plaisirs. Il voulut se rappeler ceux qu’il avait goûtés par le passé ; mais quoiqu’il fût jeune encore, il ne les regrettait pas assez pour désirer de les voir renaître. Il sentit donc pleinement le malheur de ne tenir à rien, d’être isolé, d’être insensible à toutes les sortes de biens dont savent jouir ses semblables.

Il connaissait depuis long-temps Dinval, qu’il croyait philosophe, parce qu’il savait s’occuper ; il eut envie de le consulter. Dinval était seulement un homme rempli de bon sens, qui avait assez vécu et réfléchi pour ne plus faire de projets ; c’était là toute sa philosophie. Il ne regrettait pas le passé, songeait à jouir du présent, et ne s’exa-