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CHAPITRE XIII.

cœur d’une femme est libre avant de penser à s’engager avec elle, sans quoi on la tourmente inutilement, et l’on finit par lui déplaire. Et, dit-elle, comment le sait-on ? on donne souvent à une femme des hommes à qui elle n’a jamais pensé !

— Ah ! ah ! je la vois venir.

— Comment ?

— N’a-t-elle pas un cousin nommé Sérinval ?

— Oui, qui vient d’être nommé à une intendance de province et qui va se marier.

— C’est cela précisément. Quel homme est-ce ?

— Un homme grand et fort ; d’ailleurs assez épais. Il faisait les niais dans nos comédies, et il faisait beaucoup rire madame de Merville.

— Eh bien ! s’il part pour la province, on vous proposera peut-être de le remplacer dans les rôles de niais.