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LES FEMMES.

avec ce qu’on appelle la bonne compagnie ; on y recueille, tout en s’amusant, des connaissances pour l’âge suivant, on y parvient à changer de désirs, à sentir qu’on n’a encore rien été, parce qu’on n’a pas encore pensé à être utile à la société. Ceux de votre âge mûriront avec vous, et leur exemple vous fera des devoirs ; vous goûterez de la satisfaction à les remplir, vous deviendrez homme enfin.

— Quel chemin vous me faites prendre pour arriver à un pareil but !

— C’est celui du moment et le seul qui puisse vous convenir. Ma morale est douce, même un peu relâchée. En connaissiez-vous une autre ? Il faut toujours partir du point où l’on se trouve ; et plût à Dieu que ce chemin qui vous étonne, eût été suivi par bien des gens qui se croient bien recommandables, et qui, faute de secours aussi légers pour se former, ne seront