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LES FEMMES.

de l’amour qu’il avait pour elle, il fit ce qu’il avait imaginé, et le prince fit connaissance avec la danseuse, qui avait une cousine dont il fut bientôt épris. Par cet arrangement, la princesse se vit sans mari et sans amant ; elle ne savait comment ramener le comte, et vous lui parûtes un moyen sûr de s’en venger.

— Ce ne serait que pour cela qu’elle aurait eu l’air de partager mon amour ?

— Peut-être vous aime-t-elle réellement.

— Si cela était, aurait-elle fui une seconde fois avec le comte ?

— Elle ne vous a rien mandé ?

— Pas le moindre mot.

— Vous ne vous étiez donc jamais douté de leur amour ?

— Jugez-en, puisque je voulais la suivre en Italie.

— Ah ! croyez-moi, pour être trompé par les femmes, il n’est pas nécessaire d’aller si loin.