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La Marquise.

Savez-vous, l’Abbé, que cela est effrayant ?

L’Abbé.

Effrayant ? ah dites désespérant ! Je n’ose jamais y penser un seul instant.

La Marquise.

Vous avez bien raison. Je vous réponds que je ne pourrai plus entendre la musique, & que je trouve les connoissances que je croyois avoir furieusement rapetissées.

L’Abbé.

Il ne dépendra que de vous d’avoir le vrai goût.

La Marquise.

En faisant un voyage en Italie ?

L’Abbé.

Je ne vous le cacherai pas.

La Marquise.

Oh ! je le sens, il n’y a que cela. Mais dites-moi, quand je reviendrai en France ?

L’Abbé.

Vous ne pourrez pas souffrir la manière dont on y exécute la musique.