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MADAME DE LA SABLIÈRE

(1636-1693)


Mme de la Sablière, femme d’Antoine Rambouillet de la Sablière, est célèbre surtout par le commerce d’amitié qu’elle entretint avec La Fontaine et par les vers que lui dédia le poète. Très instruite, elle connaissait plusieurs langues, les nathématiques, la physique et l’astronomie. Les hommes illustres de l’époque composaient sa société et elle offrit une généreuse hospitalité à La Fontaine (1672) et à Bernier[1]. Après l’abandon du marquis de la Fère qu’elle aimait, elle se retira aux Incurables. Ses dernières années furent consacrées au soulagement des pauvres et elle mourut en 1693. Ses Pensées chrétiennes[2] ne témoignent point d’un esprit très profond. Du moins, accusent-elles chez l’auteur une indulgence et une parfaite bonté d’âme que les exercices de piété ne parvinrent jamais à obscurcir. Ces sentences ont été, plusieurs fois, réimprimées à la suite des maximes de La Rochefoucauld.

— On établit souvent des maximes sévères par superbe ; on aime à se parer de cette apparence de vertu ; et il ne

  1. François Bernier, le célèbre voyageur.
  2. Réflexions, sentences el maximes morales, mises en nouvel ordre, avec des notes politiques et historiques par M. Amelot de la Houssaye. Nouvelle édition corrigée et augmentée de Maximes chrétiennes. Paris, chez Ganeau, rue Saint-Séverin ; Bauche, quai des Augustins et d’Houry fils, rue de la Vieille-Boucherie, 1754. Avec approbation et privilège du roi. Ces réflexions, sentences et maximes sont celles de la Rochefoucauld, annotées par Amelot. Les Maximes chrétiennes de Mme de la Sablière sont placées à la fin du volume et ne sont pas annotées.