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MADAME ACKERMANN

(1813-1890)


Louise Ackermann naquit à Paris, le 30 novembre 1813. « Dans son Autobiographie, dit M lle Louise Read *, chefd’œuvre de simplicité et de précision, elle raconte son enfance sauvage et concentrée, puis, comment, alors que le génie de Lamartine et de Hugo provoquait l’attention universelle, sa vocation pour la lecture et l’étude se détermina. Cette. Autobiographie, ainsi que les Pensées d’une solitaire, parues en 1883 et presque aussitôt épuisées, la font connaître tout entière. » Elle épousa Paul Ackermann à Berlin, en 1844. Veuve dès 1846, elle se fixa à Nice. En 1863, elle publie ses Contes en vers. Lors de la guerre franco-allemande, elle s’enferma dans Paris assiégé. Le Cri, pièce jugée admirable par Barbey d’Aurevilly, date de cette époque :

Ah ! c’est un cri sacré que tout cri d’agonie ; Il proteste, il accuse au moment d’expirer, Eh bien, ce cri d’angoisse et d’horreur infinie, Je l’ai jeté, je puis sombrer I

A la fin de 1871, Louise Ackermann fit imprimer à Nice ses Poésies philosophiques qu’elle adressa, en 1873 seulement à Caro qui, en mai 1874, publia dans la Revue des Deux-Mondes l’article qui la sacrait grand poète. Elle abandonna vers 1. M 119 Louise Read a fait réimprimer, en 1903, chez Lemerre, les Pensées d’une solitaire et les a fait précéder d’une remarquable étude sur Louise Ackermann, intime, étude vivante et émue où la grande amie de Barbey et de François Goppée a apporté à juger l’auteur des Poésies philosophiques, son esprit littéraire parfait et toute son exquise sensibilité d’amie fidèle et attendrie qui sait se souvenir.